Le couple franco-allemand au coeur du dynamisme européen ?

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Face aux Etats-Unis et à la Chine qui forment de fait un G2 à l’échelle internationale, les Européens craignent de ne plus peser assez lourds.

Pourtant, la France et l’Allemagne sont les 5ème et 4ème puissances économiques mondiales. Rassemblées, elles représentent près de 50% du PIB de la zone euro. Comment faire converger davantage nos deux pays afin de créer un « G2 européen », moteur d’une Europe plus dynamique et plus forte ?

CONSTAT

Le développement de nouvelles puissances économiques – la Chine, l’Inde, le Brésil… - donne parfois l’impression que l’Europe est condamnée à un déclin relatif. Ce sentiment est renforcé par les complexités d’une Europe à 27.

Avec moins de 150 millions d’habitants à elles deux, la France et l’Allemagne sont respectivement 5ème et 4ème puissances mondiales. Nos deux pays représentent 50% du PIB de la zone euro et sont souvent les moteurs de la prise de décision dans l’Union européenne. Il est vital de faire converger davantage nos deux pays, en matière économique, politique et sociale, pour donner une nouvelle dynamique à l’Europe et peser davantage à l’échelle internationale.

Pour aller plus loin dans cette convergence, des efforts doivent être entrepris des deux côtés du Rhin.

Depuis une quinzaine d’années, l’Allemagne a conduit des réformes structurelles majeures, en matière de protection sociale et de marché du travail. Ces réformes lui ont permis de baisser ses dépenses publiques et de renforcer sa compétitivité sans remettre en cause les fondements de son modèle social. Grâce à un modèle tourné vers l’exportation et la conquête des marchés émergeants, l’Allemagne a renoué avec le dynamisme économique. En revanche, notre voisin outre-rhin est confrontée à une crise démographique préoccupante.

CE QUE NOUS AVONS DEJA FAIT

La France et l’Allemagne sont des partenaires très importants l’un pour l’autre. En effet, l’Allemagne est le seul pays avec lequel la France entretient des relations aussi régulières et intenses dans tous les domaines. Les efforts de réconciliation déployés pendant les décennies de l’après-guerre se sont transformés en une coopération approfondie et particulièrement riche : signature du traité d’amitié franco-allemand en 1963, poignée de main historique du président Mitterrand et du chancelier fédéral Kohl, en 1984, invitation faite au chancelier fédéral Schröder de prendre part aux cérémonies marquant le 60e anniversaire du débarquement des alliés en Normandie, le 26 juin 2004…

Le jour même de son entrée en fonctions en 2007, le président de la République, Nicolas Sarkozy, s’est rendu à Berlin, afin d’y rencontrer la chancelière fédérale, Angela Merkel. C’était un signal important pour la continuité de la concertation franco-allemande.

Aujourd’hui, les relations sont principalement axées sur les politiques européennes.

Plus de coopération institutionnelle et politique entre les deux Etats

En mai 2007, le Président de la République et la Chancelière ont décidé d’organiser des Conseils des ministres franco-allemand (CMFA) autour de thèmes donnant lieu à des projets de coopération spécifiques et à une discussion ouverte et informelle en séance plénière.

Le premier CMFA a été celui de juin 2008, consacré au thème de l’énergie et du climat, il a permis de favoriser la convergence franco-allemande à quelques semaines du début de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne. Les deux CMFA qui ont suivi (Paris, le 24 novembre 2008 et Berlin, le 12 mars 2009) ont permis de souligner la réactivité du couple franco-allemand face à la crise économique et financière.

Une coopération économique approfondie

L’Allemagne est le premier partenaire commercial de la France. En 2009, les exportations de la France vers l’Allemagne se sont élevées à 49,6 Md€ (-16% par rapport à 2008) et les importations françaises en provenance d’Allemagne à 63,5 Md€ (-8,7% par rapport à 2008). Le déficit bilatéral pour la France a diminué : passant de 18,8 Md€ en 2008 à 13,9 Md€ en 2009.

En termes d’investissement, l’Allemagne est le 5ème investisseur étranger en France et se hisse en 2009 à la première place des pays d’origine des investissements étrangers créateurs d’emploi en France. Les investissements allemands sont en constante progression depuis plusieurs années. La France est le 4ème pays investisseur étranger en Allemagne.

Des initiatives communes pour l’Europe et un même regard sur la gouvernance mondiale

Au coeur de la crise, en 2009 et en 2010, la France et l’Allemagne se sont entendues sur l’entraide qui devait s’établir entre les Etats européens.

Le 11 février 2011, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy ont conjointement proposé de préparer la mise au point d’un « pacte de convergence » économique renforcé entre Etats européens. Ils souhaitent ainsi renforcer la compétitivité de l’Europe et de son économie.

Par ailleurs, sur les grands sujets de la gouvernance internationale et de la régulation financière, la France et l’Allemagne poursuivent leur étroite coordination et veillent à exprimer des positions communes au G20, à la Banque mondiale, au FMI et dans d’autres institutions financières internationales. En particulier, les deux pays sont attachés à la mise en oeuvre effective des décisions du G20 et à la poursuite des efforts pour établir une régulation financière internationale robuste et harmonisée afin de garantir des règles du jeu équitables dans le domaine de la réglementation et de la supervision.

QUELLES PISTES D’ACTIONS POUR 2012 ?

> L’accord franco-britannique de 2010, dans le domaine de la défense, ne pourrait-il pas être le point de départ de plus de coopérations entre Etats européens dans le domaine de la défense, à commencer par l’Allemagne ?

> Ne peut-on pas envisager/faciliter davantage de rapprochements entre grands groupes allemands et français, notamment industriels, afin qu’ils pèsent davantage sur la scène mondiale (secteurs des transports, de l’énergie ou encore de l’agro-industrie) ?

> L’exemple de la coopération franco-allemande très avancée, notamment dans le domaine institutionnelle et politique ne doit-il pas davantage servir de modèle dans le cadre de nos relations avec d’autres Etats comme le Royaume-Uni, l’Espagne ou encore l’Italie ?

> Ne doit-on pas, au-delà de l’harmonisation fiscale, envisager des harmonisations sociales entre nos deux pays ?

> Dans quelle mesure les réformes structurelles menées en Allemagne peuvent-elles inspirer la France ?

Secrétaires Nationaux responsables :
- Jean Bizet (Secrétaire national en charge de l’Organisation Mondiale du Commerce)
- François Calvet (Secrétaire national en charge de la coopération transfrontalière)
- Constance Le Grip (Secrétaire nationale en charge de la politique commerciale européenne)
- Catherine Troendle (Secrétaire nationale en charge des Relations franco-allemandes)

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1 commentaire(s) | Afficher tous les commentaires

  1. Publié le 3 mai 2011 à 12 h 16 min par Michel Marlière

    Bonjour,
    je serais très intéressé de participer activement à la réflexion sur la coopération franco-allemande. Agé de 45 ans, je vis depuis 25 ans en Allemagne et j’ai 3 enfants ayant la double nationalité. J’ai été gérant d’une très grosse PME en Allemagne jusque décembre 2010 et suis maintenant entrepreneur en biotechnologie en France tout en restant résident à Cologne en Allemagne. Je suis membre de l’UMP depuis 2007 et soutiens Ronan Le Gleut pour son élection législative de 2012 dans la septième circonscription des Français établis hors de France.
    Si vous avez besoin d’un appui, n’hésitez donc pas à me contacter.
    Meilleures salutations,
    Michel Marlière

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