Quel rôle pour les parents à l’école ?

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On ne saurait considérer que la réussite d’enfants, parfois très jeunes, ne dépend que d’eux. L’investissement des adultes qui les entourent, personnel éducatif d’une part mais aussi parents, est déterminant. Pour donner toutes les chances de réussite aux enfants, le rôle de chacun des acteurs doit cependant être précisément défini et respecté afin que les efforts s’additionnent et ne se neutralisent pas.

CONSTAT
Il appartient aux parents de…

Mener à bien l’éducation de leurs enfants
Le visage des familles a changé. Dans un contexte où les parents, et notamment les mères, sont de plus en plus actifs, où les familles monoparentales se multiplient, il arrive que les parents se déchargent sur l’institution scolaire de l’éducation de leurs enfants. A la question « Pensez-vous qu’un des rôles de l’école (en dehors des apprentissages scolaires) soit de vous aider à éduquer vos enfants ?», 49 % des parents répondent « oui » et 50 % « non ». Or, les enseignants ne peuvent assurer et l’instruction et l’éducation des enfants, au risque d’instruire moins efficacement. Il est de la responsabilité des parents de poser les conditions d’une instruction réussie en éduquant leurs enfants au respect de l’autorité, notamment celle de l’enseignant, au respect des règles de vie commune etc.

Préparer et accompagner l’instruction
Les parents ont également un vrai rôle à jouer dans l’instruction de leurs enfants. Ils doivent créer pour l’enfant des conditions d’apprentissage idéales : le soutenir et l’encourager, l’accompagner dans son travail personnel, l’aider à acquérir une certaine hygiène de vie (sommeil et alimentation équilibrés, hygiène corporelle, activités physiques, etc.) qui le rendra plus disponible pour apprendre. Ils doivent enfin veiller à son assiduité.

S’investir sans interférer dans le suivi scolaire
C’est dans les pays où les parents s’investissent le plus que la réussite des enfants est la meilleure. Or, les familles, qui ont aujourd’hui droit de cité par le biais de leur représentation dans les associations de parents d’élèves, usent peu de ce droit. Le taux d’abstention aux élections de parents d’élèves est extrêmement fort et va en grandissant.
D’autre part, l’investissement des parents dans la vie scolaire est inversement proportionnel au niveau d’enseignement. Relativement important à la maternelle et dans l’élémentaire, il est faible au collège et est pratiquement inexistant au lycée.
Enfin, si l’implication des parents est absolument nécessaire, il arrive qu’elle prenne des formes néfastes. L’intervention des parents se fait en effet de plus en plus au profit, non pas d’un soutien au personnel éducatif, mais d’une opposition à celui-ci. Ils contestent la notation ou les sanctions du maître, remettent en question ses connaissances ou son approche pédagogique, vont contre son autorité devant l’enfant. Comment, dans ces conditions, les enfants seraient-ils encouragés à respecter leur enseignant ?

CE QUE NOUS AVONS DEJA FAIT

Le Gouvernement a déjà agi depuis 2007 selon trois axes.

Développer l’information des parents
Conscient de la nécessité de renforcer le dialogue entre la communauté éducative et les parents afin de garantir une compréhension mutuelle et un travail commun, le Gouvernement a créé, en 2008, « les guides pratiques de rentrée » à l’attention des parents, consignant diverses informations : connaissance des acteurs, des programmes, informations sur le droit d’accueil, la sécurité au sein des établissements, etc.

Impliquer positivement les parents
L’équilibre est délicat entre une implication des parents, nécessaire et bénéfique pour l’enfant, et une immixtion néfaste. Il s’agit donc de définir clairement ce que l’école attend du parent. C’est ce que le Gouvernement a fait avec la « mallette des parents » qui consiste en des ateliers-débats tenus trois fois par an. Expérimenté depuis 2008 puis étendu à plus d’un quart des collèges publics, le dispositif s’est montré efficace dans la prévention de l’absentéisme et de la violence à l’école.

Responsabiliser les parents
Le Gouvernement a décidé de lier le versement des allocations familiales à l’assiduité scolaire des enfants pour encourager les parents à assurer leur part de responsabilité dans leur instruction.

QUELLES PISTES D’ACTION POUR 2012 ?

> Faut-il créer des « maisons des parents » ?
Des efforts ont été constatés sur le terrain (attribution de salles aux associations de parents, aménagement d’espaces de réception confortables et assurant la discrétion des entretiens) qu’il s’agit de généraliser.

> Faut-il imposer des horaires de rencontres adaptés aux disponibilités des parents, encore
peu considérées malgré les consignes réitérées de l’administration centrale ?

> Faut-il élargir les temps de présence des enseignants dans les établissements afin qu’ils soient disponibles pour rencontrer les parents en dehors des heures de cours ?
Leur mission doit être redéfinie pour mieux intégrer ce volet de leur fonction, quitte à engendrer des décharges d’heures de cours.

> Faut-il encourager l’usage des nouvelles technologies pour créer un dialogue direct entre personnels éducatifs et parents d’élève ?
Jusqu’à présent, le principal moyen de liaison, le carnet de correspondance, empruntait le moins fiable des réseaux de distribution : le cartable de l’élève. Des innovations locales ont été constatées et doivent être répandues : envoi de SMS, usage de l’environnement numérique de travail (ENT) pour transmettre des informations aux parents, consigner les résultats et les absences des enfants.

> Pour remédier à la remise en question croissante de l’autorité du professeur par le parent, comment renforcement la position de l’enseignant ?
- Travailler à une cohésion accrue de la communauté éducative qui doit être unie autour de l’enseignant. Pour cela, il faut augmenter le temps de présence des enseignants dans l’établissement afin de ménager des temps réguliers de communication et de travail collectif.
- Revaloriser le statut et l’image de l’enseignant dans la société. Dans un contexte où le niveau d’instruction général a beaucoup augmenté, les parents ont tendance à croire être aussi voire plus compétents que les enseignants. Avec la masterisation des enseignants, ils sont aujourd’hui mieux formés. D’autre part, le Gouvernement a travaillé à une revalorisation des salaires et des carrières qu’il faut poursuivre.

Secrétaires Nationaux responsables :
- Cécile Dumoulin (Secrétaire nationale en charge de la parentalité et de l’éducation parentale)
- Claude Greff (Secrétaire nationale en charge des écoles, collèges et lycées)
- Jacques Grosperrin (Secrétaire national en charge des politiques éducatives)

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Vos commentaires

10 commentaire(s) | Afficher tous les commentaires

  1. Publié le 29 juillet 2011 à 15 h 12 min par CHABRI

    Les parents sont le modèle immédiat pour leurs enfants ,donc ils ont une grande part de responsabilité dans leur l’éducation , pour en faire des enfants équilibrés et respectueux envers le reste de la société .Le principal rôle de l’école c’est de transmettre le savoir aux enfants sains et aptes à le recevoir . Je pense qu’il faut mettre les parents et la famille en général face à leurs responsabilités ;c’est trop facile de mettre ses échecs sur le dos de l’état. Sévir et Responsabiliser sont les maitres mots.

  2. Publié le 20 juillet 2011 à 12 h 02 min par QUILICHINI Nicet

    Mon propos concerne principalement l’enseignement du premier degré. Partant du constat des difficultés de l’école d’aujourd’hui, il me semble important de réfléchir sur trois axes principaux :

    1 – Redéfinir les objectifs de l’école.
    Depuis 40 ans, des suppressions, des ajouts, des ajustements, nécessaires parfois car l’école vit avec son temps, ont fini par diluer voir effacer le rôle attribué à l’école par La République. Sans objectif, ni les enseignants, ni les parents, ne voient plus où ils vont. Ce flou nuit grandement à l’éducation des enfants.

    2 - Définir la place et le rôle des parents à l’école.
    Comment les impliquer ? Quelle place est la leur ? Depuis plusieurs années des expériences se font, il serait intéressant, après consultation, d’en extraire les points positifs , qui pourraient s’appliquer à l’ensemble de l’école.

    3 - Le temps entre l’école et le retour à la maison.
    Que mettre en place et comment afin que ce temps soit une suite logique, avec le temps scolaire?
    Les activités seraient différentes mais il importe que l’esprit dans lesquelles elles seraient pratiquées soient semblable. La participation de l’école, des parents, des communes, des associations me paraît indispensable .

  3. Publié le 2 juillet 2011 à 11 h 35 min par duviols marcel

    Les Enseignants (Instituteurs, Professeurs, Maîtres) sont également responsables de l’éducations de nos Enfants. Ils doivent les « instruire de leurs connaissances d’Enseignants ».
    Iles doivent être des Pédagogues pour cela. Et donc formés eux-mêmes en ce sens. Ce que l’I.F.M. a dénaturé. Et qui est donc responsable des échecs de nos Enfants.
    Ceux qui ont supprimé les Ecoles Normales d’Instituteurs, sont les Responsables initiaux.

  4. Publié le 16 juin 2011 à 14 h 26 min par jaubert

    Crier haro sur les professeurs est devenu le sport favori des médias et des parents qui se livrent à des critiques et harcèlements incessants à leur encontre et détruisent le respect chez leurs enfants. Qui décide des passages dans la classe supérieure ou des réorientations?: les parents et le chef d’établissement. Qui va choisir ses équipes , les noter  » au mérite » et assurer leur déroulement de carrière en fonction de leur docilité? Le chef d’établissement. Lorsqu’un élève conteste une note, désapprouve les méthodes ou une punition , le professeur est convoqué devant un tribunal composé des parents, de l’élève et de son supérieur hiérarchique et doit se justifier de tout car il est nécessairement en faute. Les élèves perturbateurs et mis à la porte du cours vous sont renvoyés par retour du courrier au nom du droit de l’élève à l’instruction. Vos mesures resteront inutiles tant que les pouvoirs et l’indépendance des professeurs ne seront pas restaurés Mais ce serait aller à l’encontre des fédérations de parents d’élèves et du puissant syndicat des proviseurs qui règnent sans partage sur l’école.

  5. Publié le 8 juin 2011 à 21 h 21 min par debreu

    Enseignant en primaire, je peux dire que nous sommes à l’écoute des enfants, le problème c’est les parents. Venant difficilement à bout de leurs enfants qui se blessent chez eux, viennent vous reprocher de ne pas pouvoir empêcher une chute accidentelle…
    Il faudrait éduquer les parents qui se déresponsabilisent complètement et se déchargent sur l’école.
    J’inculque à mes enfants la politesse, le respect de l’adulte et tout se passe bien…. Par contre certains parents rejettent leur inaction sur l’école, ce qui est intolérable.
    L’école est là pour instruire et non pour parfaire l’éducation des enfants qui se couchent tard le soir qui insultent les enseignants et les enfants.
    L’école est là pour apprendre à un enfant de devenir élève. Et les parents sont là pour apprendre à leurs enfants comment grandir et parfaire à son autonomie.
    L’école à un dos large mais n’oubliez pas que vous êtes parents et que vous avez un rôle à tenir.

  6. Publié le 3 mai 2011 à 17 h 21 min par duviols marcel

    Que faire ?

    Continuez à porter les efforts sur le sens de la Responsabilité.

    Ne plus chercher à reporter la « faute » sur l’(es)autre(s).

    Retrouver l’instinct original avec notre esprit français, particulièrement social.
    Point n’est besoin pour cela s’être un Socialiste; lequel d’ailleurs ?

  7. Publié le 3 mai 2011 à 17 h 09 min par duviols marcel

    Les Parents, « le Père ET la Mère, sont les premiers Responsables de leur(s) Enfant(s).
    En général ils répercutent sur leur Progéniture la façon de vivre dans laquelle ils ont été eux-mêmes « élevés ».
    C’est dire si leur mode de vie est important.
    S’ils se séparent, ILS font alors de(s) Enfant(s) des déchirés.

  8. Publié le 30 avril 2011 à 11 h 25 min par Donne jacques

    Les problèmes qui sont soulevés ne peuvent être résolus que par une meilleure collaboration entre les professeurs et les parents pour que les premiers puissent comprendre les parents qui peuvent apporter davantage et ceux qui ont besoin de soutiens.
    Il y a une telle différence entre des parents eux-mêmes enseignants,et une famille en difficulté. les problèmes sont alors
    surtout psychologiques et les solutions tellement différentes.

  9. Publié le 23 avril 2011 à 17 h 10 min par traore lacina

    Je vous suit depuis un moment car j’apprécie vos idées mais étant au chômage et n’ayant pas les moyens ,je suis obligé de laisser mon fils côtoyer des gamins de son école qui viennent habillés en marque de luxe ce qui peut influencer mon fils ;je suis inquiêt mais hélas que faire sinon prier

  10. Publié le 21 avril 2011 à 13 h 59 min par sauvaire martine

    je pense que les professeurs devraient etre a l’écoute des enfants qui veulent travailler,des parents qui suivent leurs enfants dans ce sens la,qui les accompagnents dans leur scolarité. pourquoi certains professeurs se butent ils sur un enfant qui a de bonnes notes partout sauf dans une matière ou il est juste moyen, pourquoi dévalorisent’ils ces enfants là,qui sont de bons élèves avec des matières ou ils excellents et d’autres ou ils sont justes moyens, ils veulent s’en sortir , que les professeurs leur donnent les moyens de le faire au lieu de les critiquer de les encenser, et meme de culpabiliser les parents qui leurs donnent des cours particuliers pour les faire avancer, alors que si ces prof la faisaient correctement leur travail, les parents ne seraient pas obligés de donner de l’argent en dehors de l’école pour faire évoluer les enfants dans certaines matières,je précise que nos enfants ont eu tous leur bac, et sont tous en étude supérieure, nous avons galéré des années avec des professeurs affreux en pédagogie, et cela continue meme en faculté , une honte

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